Famille Lamotte,  Psychogénéalogie

Walter LAMOTTE : Tout ce que vous pouvez apprendre sur votre ancêtre grâce à un dossier militaire.

Walter Jean René Ghislain LAMOTTE.

A savoir, Mon grand-père est décédé quand mon papa avait 16 mois. Nous ne l’avons jamais connu. Sa mémoire n’a en rien été entretenue. 

Ces documents viennent de son dossier militaire sous l’intitulé : « Dossier Matriculaire, Pièces d’Immatriculation du nommé Lamotte Walter Jean René Ghislain, classe de Milice 1934, 3e Régiment de Chasseurs à Pied. »

Où les trouver ? Aux Archives de la Défense au Centre de documentation de l’Armée belge à Evere : Quartier Reine Elisabeth, 1 rue d’Evere à 1140 Evere.
info.ca@mil.be

Ne faites pas comme moi ! Présentez-vous à l’accueil, sinon un gars armé va vous courir après ! LOL. Vous devez montrer votre « invitation » et confier votre carte d’identité à l’agent. Après vous pouvez entrer !

Vous trouverez donc ci-dessous, ce que j’ai découvert dans le dossier de mon grand-père, ainsi qu’une petite analyse, qui reste bien sûr, tout à fait subjective et personnelle. 

Cet exercice est vraiment réalisé dans le but de vous montrer ce que l’on peut faire comme travail en psychogénéalogie.

Pour ma part, ce fut franchement salvateur. Je ne l’ai pas fait que pour mon grand-père, j’essaye vraiment de remettre chacun des personnages de ma famille dans leur contexte, et de comprendre pourquoi les choses se sont passées ainsi à l’époque, et pourquoi nous nous trouvons avec des boulets qui se transmettent de génération en génération.

Le but est de vous libérer définitivement, de comprendre que cela appartenait à quelqu’un d’autre sur votre arbre, quelqu’un avec qui vous êtes en lien, mais dont aujourd’hui, vous n’avez plus besoin.

Sachez aussi, que tout ce qu’on ne sait pas, nous influence.

Alors, à vos loupes de détectives et enquêtez mes amis ! Dénichez tous les secrets de vos ancêtres afin de pouvoir, définitivement, vivre VOTRE PROPRE VIE !

24 janvier 1914.

  • Naissance de Walter Jean René Ghislain LAMOTTE.
  • Né à Resteigne, Province de Namur, Belgique.
  • Son père, Louis Lamotte, était cultivateur à sa naissance.

1930-1931 et 1931-1932.

Document émanant du « Séminaire Episcopal Bonne-Espérance ».

  • « Je soussigné, Delmotte Louis, Président du Séminaire de Bonne-Espérance, certifie que Monsieur Lamotte Walter, né à Resteigne, le 24 janvier 1914, a suivi régulièrement et avec fruit dans l’établissement dont la direction m’est confiée les cours de 4e et deux trimestres de 3e greco-latine pendant les années scolaires 1930-31 et 1931-32.
    Je certifie en outre que sa conduite a toujours été bonne.
    Délivré à Bonne-Espérance, le 5 juillet 1933.
    Vu pour législation de la signature ci-dessus apposée du Sieur Delmotte Louis, président du Séminaire épiscopal de Bonne-Espérance, à Vellereille-le-Brayeux.
    Contresigné par le Bourgmestre » (mais la signature n’est pas lisible) avec le cachet de l’Administration Communale de Vellereille-le-Brayeux, Hainaut.

Notes personnelles :

  • http://www.college-bonne-esperance.be
  • Le « Séminaire Episcopal Bonne-Espérance » est devenu le « Collège Bonne-Espérance ».
  • Ecole au passé prestigieux, situé près de Binche.
  • Walter logeait-il sur place ? Dans le passé, il était très fréquent d’aller au pensionnat.
  • Le collège compte toujours un internat mixte d’ailleurs. 
  • Donc oui, je miserai sur la piste que mon grand-père a été au pensionnat.

1932-1933.

Document des « Arts et Métiers Saint-Luc – Mons » fait à Mons le 2 juillet 1933.

  • Administration : Avenue d’Havré, 25.
  • Ateliers : Boulevard d’Italie.
  • « Le soussigné, sous-directeur de l’Ecole profess. Sup. St-Luc à Mons, certifie que le nommé LAMOTTE Walter de St-Ghislain suit les cours du jour de la section d’architecture à l’Ecole susdite.
    Le soussigné certifie en outre que l’élève susdit a fait une première année en notre établissement cette année scolaire écoulée 1932-1933. »
  • Dans cette école, il y avait différentes sections en cours du jour et du soir :
    – Enseignement Artistique :
         – Section supérieure d’Architecture et des Arts décoratifs.
              – Métiers du bâtiment.
              – Métiers d’Art.
                   – peinture
                   – mobilier et ameublement
                   – sculpture sur bois et sur pierre
                   – ferronnerie d’art
                   – décor sur faïence
                   – xylo et lithographie
                   – Bois et Marbres
    – Enseignement Technique
         – Section technique supérieure et secondaire
                   – Ingénieur technicien
                       – en mécanique
                       – électricité
                       – et chimie
    – Section professionnelle :
         – Ateliers d’apprentissage
                   – Métiers du fer : ajustage, tournage, forge.
                   – Métiers du Bois : menuiserie, ébénisterie, modelage.
                   – Electricité : montage, bobinage.
                   – Automobile : chauffeur, mécanicien.
                   – Soudure oxhydrique et électrique.
                   – Travail mécanique de la pierre.

1er juillet 1933, Saint-Ghislain.
Document « Recrutement de l’Armée ». Infos reprises sur le document :

  • C’est un Bulletin devant servir à l’immatriculation.
  • Classe de 1934
  • 8 mois de service militaire.
  • Commune de Saint-Ghislain, Arrondissement de Mons, Province de Hainaut.
  • Nom et Prénoms : Lamotte Walter Jean René
  • Lieu et date de naissance : Resteigne, 24 janvier 1914.
  • Etat civil : célibataire.
  • Profession : étudiant.
  • Nombre d’enfants : néant.
  • Nom, prénoms et nationalité du père : Lamotte Félix Joseph Louis, Belge.
  • Profession du père : Garde des eaux.
  • Lieu de naissance du père : Resteigne.
  • Résidence (localité, rue et n°) : Saint-Ghislain, rue des Viviers, 54.
  • Nom, Prénoms et nationalité de la mère : ANTOINE Julie, Belge.
  • Profession de la mère : sans profession.

Constatations personnelles :

  • J’ai donc découvert ici que mon arrière-grand-père Louis Lamotte, était Garde des Eaux. C’était un fonctionnaire, chargé de la protection des espèces pêchées, ainsi que de leur environnement (étang, cours d’eau, etc.) sur un territoire pour lequel il est assermenté. Pour cela, il veille à l’application des lois et règlements inhérents à ces activités. Il portait un uniforme lié à sa fonction. Il élabore des projets de réglementation sur ces thèmes avec les acteurs concernés. Il coordonne la mise en œuvre des plans de gestion piscicole et halieutique.
    La gestion halieutique peut être définie comme « la science de l’exploitation des ressources vivantes aquatiques ». Elle s’intéresse aux différents modes d’exploitation et de gestion (pêche, aquaculture) des espèces vivantes (végétales ou animales) exercés dans tous les milieux aquatiques (mer et eau douce).
    Il est également chargé de gérer les piscicultures domaniales et participe au recensement, au suivi, à la préservation et à l’amélioration du caractère sauvage des espèces.
    Il possède la qualité d’officier de police judiciaire à compétence restreinte. Il est donc habilité à sanctionner les délits portant atteinte aux propriétés dont il a la charge. 
    27% des infractions = pêche sans permis.
    27% des infractions = pêche de nuit.
    11% des infractions = non-respect des conditions de pêche de nuit.
  • Compétences et actions :
    – Posséder de solides connaissances dans le domaine.
    – Connaître la législation en vigueur.
    – Bien connaître le territoire qui lui est confié.
    – Porter l’uniforme officiel.
    – Manier une arme et posséder le permis de port d’arme.
    – Rechercher et constater les infractions.
    – Assurer une surveillance permanente.
    – Rédiger des rapports, procéder à des classements.
  • Savoir-être :
    – Intérêt pour la nature, le travail en plein air.
    – Sens de l’observation.
    – Goût pour le travail en solitaire, autonomie.
    – Bonne condition physique.
    – Habileté manuelle.
    – Sens de l’organisation.
    – Disponibilité
    – Sens du contact, diplomatie, pédagogie
    – Fermeté
    – Patience
  • Cadre professionnel :
    – travail de jour, de nuit, les week-ends et par tous les temps.
    – Il effectue son travail dans les Régions, Provinces. 
    – En Wallonie, ce fonctionnaire fait partie du Département Nature et Forêts (DNF) du Service public de Wallonie (SPW). Le DNF est composé de trois directions : Ressources forestières, Nature et Chasse et Pêche.
  • Conditions requises :
    – Réussir le concours de recrutement organisé par le Selor.
    – Être Belge.
    – Disposer d’un casier judiciaire vierge.
    – Être apte médicalement pour la fonction.
  • Analogie : 
    – Je travaille comme accompagnatrice de train principale actuellement. 
    – Je porte un uniforme. 
    – Je suis assermentée.
    – Je suis fonctionnaire dans le secteur public.
  • Donc, sans le savoir, j’ai opté pour un métier dans l’administration, comme mon arrière-grand-père et comme mon grand-père, qui lui aussi travaillait dans le secteur public, ainsi que mon père et un de ses frères.
  • Il faut savoir qu’avant, avoir un emploi dans le secteur public, était une garantie d’un emploi à vie.
  • Il semble que cette idée ait été transmise au sein de la famille.
  • J’ai moi-même un travail à horaire irrégulier. Là non plus, pas de surprise. Le travail en tout temps et à toute heure est la norme dans la famille.
  • Je constate les infractions à bord du train.
  • Dans tout ce qui est savoir-être, je me retrouve énormément. 
  • Les conditions pour entrer dans ma fonction actuelle, sont les mêmes que pour Louis Lamotte : réussir un concours, être apte médicalement, être belge, avoir un casier judiciaire vierge.

Le 22 août 1933, fait à Saint-Ghislain.

Constatations des médecins du Bureau de Recrutement, du Conseil de revision ou de l’hôpital militaire :

  • Taille : 165 cm
  • Poids : 58 kg
  • Tour de Thorax : 85 cm
  • Yeux : châtains.
  • Cheveux : châtains.
  • Décisions des médecins : Bonnes.
  • Signature du document : 
    Commandant du Bureau de Recrutement : Le Major Van Rutten.

Constatations personnelles : c’était un homme de petite taille, plutôt bien proportionné.

Document du « Bureau de Recrutement de Tournai » : « Renseignements concernant le milicien de 1934, Lamotte Walter Jean René Ghislain ». 

  • Langue parlée et écrite : Français.
  • Aptitudes spéciales : bicyclette.
  • Profession : étudiant.
  • Se destine à la profession ou à la carrière d’Architecte.
  • Régiments et Garnisons demandés : 1er) Chasseurs à Mons, 2ème) Artillerie à Mons, 3ème) Carabiniers à Bruxelles
  • Langue dans laquelle le milicien désire recevoir l’instruction militaire : Français.
  • Êtes-vous marié ? Non.
  • Êtes-vous le premier appelé d’une famille comptant quatre enfants ? Non.
  • Appartenez-vous à une famille comptant au moins cinq enfants ? Non.
  • Nombre d’enfants y compris le milicien, composant la famille : 3 > 2.
  • Doit accomplir 8 mois de service (écrit en rouge, sous la forme d’un gros tampon)
  • Degré d’instruction :
    • A suivi les cours de la 1ère scientifique : Non.
    • Eudes faites :
    – Etudes supérieures :
         – Université : Non.
         – Ecole d’enseignement supérieur : Non
    – Etudes normales moyennes section littéraire ou scientifique : Non.
    – Etudes moyennes du degré supérieur : Oui.
         – Etablissements fréquentés : Séminaire Bonne Espérance.3ème latines.
    – Etudes professionnelles supérieures sensiblement équivalentes aux études moyenne du degré supérieur : Oui.
         – Etablissements fréquentés : Ecole Saint Luc à Mons
         – Classes achevées : 1ère année section architecture.
    Vu qu’il avait fait des études, les onglets suivants étaient inutiles à compléter : 
    – « Etudes normales primaires »
    – « études moyennes du degré inférieur »
    – « Etudes professionnelles moyennes »
    – « Etudes primaires » 
    – et « aucune instruction »

Constatations personnelles :

  • Walter Lamotte avait fait des études, ce que nous ignorions.
  • Dans les aptitudes spéciales, il a mis « bicyclette ». Cela m’a un peu surpris, mais après recherche, il m’est apparu que c’était une compétence utile pour les manœuvres militaires sur les champs de bataille. Il existait une section « carabiniers-cyclistes ». 
    Dans notre descendance, nous avons un grand fan de vélo. C’est carrément sa passion !
  • Mon grand-père avait des ambitions : il se destinait au métier d’architecte. Cependant, il n’a pas abouti ses études. Nous ne saurons jamais pourquoi. 
    Sur l’acte de décès de mon grand-père, sa profession était « Dessinateur Technique ».
    C’est l’équivalent d’un Baccahlauréat. C’est extraordinaire pour l’époque !
  • Jusque 1936, l’école était obligatoire de 6 à 13 ans. Walter a été à l’école jusque l’âge de 20 ans !
  • Impact transgénérationnel possible : 
    – Possibilité d’une fidélité familiale : dans la famille, nous sommes trois à être bachelier et un à avoir un master. Donc, nous sommes capables de faire de hautes études.
    – Possibilité de peur de l’échec. Et par conséquent, abandon des projets. Vu qu’à la base, il voulait être architecte et qu’il a revu ses ambitions à la baisse. 
    – Ou alors, il a été appelé pour faire son service, et au retour, il n’a plus l’envie de poursuivre ses études. Donc il a été travailler.
    – Ou alors, il est tombé amoureux… Je n’ai pas la date de mariage de mes grands-parents. Donc, nous avons ici encore une inconnue.
  • Acte de réparation : « Papy Walter, J’ai constaté que tu avais renoncé à tes ambitions. Je ne sais pas quelle en est la raison. Pour ton époque, tu avais un très beau diplôme. Tu as été à l’école bien plus longtemps que certains. Je sais que tu m’as transmis ce goût d’apprendre et je t’en remercie de tout cœur. C’est vrai que j’étais plutôt bonne élève. Ces raisons qui t’ont fait abandonner tes ambitions t’appartiennent. Elles ne sont pas les miennes. Dès à présent, je poursuis mon chemin, quel qu’il soit. Je n’attends aucune approbation, et comme toi, quoi que je fasse, ce sera suffisant. Je dois, tout comme toi, me respecter, car en arrêtant tes études, tu m’as montré que nous avions tous nos limites. Cela ne change en rien la qualité des gens que nous sommes. Je ne me laisserai plus jamais dénigrer par les autres, je ne me sentirai plus jamais inférieure aux autres. Je suis moi, tout simplement et en toute humilité. Je suis une femme intelligente et désireuse de continuer à apprendre. Tu nous as transmis, de par ton niveau d’instruction, l’importance de l’éducation et l’enseignement. Dès à présent, je suis Moi, face à mon destin et à mes capacités. Avec tout mon amour. Marie.»
  • Nombre d’enfants : Il a inscrit 3 vers 2. Or, il n’a qu’un frère : Pierre. 
    A-t-il perdu un frère ou une sœur ? C’est aussi une idée à creuser.

7 juin 1934, Tournai : 

  • Les 3èmes chasseurs à pied introduisent une demande de renseignements auprès du Bourgmestre de Saint-Ghislain, concernant Lamotte Walter Jean René Ghislain, né le 24 janvier 1914 à Resteigne.

1935.

Carte rose : Fiche Matriculaire du nommé Lamotte Walter Jean René Ghislain.

= Fiche identitaire du milicien avec ses mutations et ses dates :

  • Etudiant en architecture
  • Numéro matricule : 127. 83302.
  • Dernier domicile : Saint-Ghislain, rue des Viviers 54.
  • Prénoms du père : Félix Joseph Louis
  • Nom de la mère : Antoine
  • Prénom id. de la mère : Julie
  • Etat civil : Célibataire.
  • Bureau de recrutement de Tournai, le 22-8-1933.
  • Désigné pour le service comme milicien de 1934.
  • Régime linguistique français.
  • Astreint à accomplir 8 mois de service.
  • Ses informations sont certifiées par Le Capitaine en 1er SCULIER.

2 janvier 1935 :

  • Au service actif, au 3e Régiment de chasseurs à pied.
  • Code Pénal Militaire :
    «  N° du Registre Matricule : 127.83303.
    En présence du Capitaine DELVIGNE, Officier T.S., et du 1er Sergent-Major BUSSCHAERT, les lois militaires ont été lues par le 1er Sergent-Major BUSSCHAERT au soldat milicien de 34, Lamotte, Walter, Jean, René, Ghislain.
    L’intéressé déclare comprendre ces lois et savoir qu’il y est soumis du chef de lecture qu’il en a reçue et de son entrée au service actif.
    En foi de quoi, la présente déclaration a été signée en double expédition, par l’officier et le 1erSergent Major BUSSCHAERT, surnommé ainsi que la recrue.
    Tournai, le 2 janvier 1935 ».

1er septembre 1935 :

  • En congé sans solde.

2 décembre 1935 :

  • En congé illimité.

28 juin 1937 :

  • Rentré de congé illimité.


8 août 1937 : 

  • En congé illimité.

15 août 1937 :

  • Passé au 2e régiment de Chasseurs à pied.


28 septembre 1938 : 

  • Rentré de congé illimité.


4 octobre 1938 : 

  • En congé illimité.


19 mars 1939 : 

  • Rentré de congé illimité.


2 avril 1939 : 

  • En congé illimité.


1er septembre 1939 : 

  • Rentré de congé illimité.
  • Passé au 5e Régiment de Chasseurs à pied.
  • Date de mobilisation.

Constatations personnelles :

  • On sent vraiment bien l’arrivée de la guerre. Que ça devait être stressant ! Que d’incertitudes !
  • Petite analogie : on parle durant la guerre de « mobilisation » et de « démobilisation ». Et maintenant, en pleine période de « confinement » avec le coronavirus, on parle de « déconfinement ». Cela me fait penser à des termes « militaires ». 
    Restons prudent car ce n’est pas parce que nous étions démobilisés, que cela signifiait que la guerre était terminée. Non non non ! 
    Alors quand nous serons « déconfinés », le Covid19 sera encore bien présent. 

26 avril 1940.

  • Certicicat Médical émanant de l’Hôpital Militaire d’Anvers « Confidentiel ».
    « Je soussigné Le Capitaine en 1er Médecin BODART, Chef de service des malades Nerveux et Mentaux – H.M. Anv., déclare avoir examiné le soldat milicien 34 Lamotte Walter, 3e chas. à pied, 13eCie 127/83302 et l’avoir trouvé atteint de Troubles fonctionnels du Cœur. 
    Entré le 28/04/1940.
    J’estime que cet homme est apte au service et obtient 15 jours de c.c.
    Fait à Anvers le 26/04/1940. »

Constatations personnelles :

  • Qui n’aurait pas eu le « palpitant » (expression pour les troubles fonctionnels du cœur) à cette époque. La guerre était à nos portes. Cela fait 8 mois que Walter est de retour à la caserne, et les soldats étaient très sollicités pour les entraînements. 
  • Il a eu 15 jours avant de repartir pour la préparation au combat et participer à la campagne des 18 jours.

10 mai au 28 mai 1940.

  • Campagne des 18 jours.

29 mai 1940.

  • Date de démobilisation.
  • Rentre au foyer.

19 février 1951, Ghlin.

Courrier adressé au « Ministère de la Défense Nationale, Direction Générale du Personnel Militaire, 2e Direction, Caserne Prince Baudouin, Place Dailly, Bruxelles ».

  • « Messieurs, 
    En vue de me permettre de donner suite à la D.M. au 10.01.51, du Ministère des Travaux Publics, Secrétaire Général, Services Administratifs Généraux, Direction du Personnel, N° P.10.104, N° 43177/50-N de sortie, ayant pour objet : Renseignements – Lois Coordonnées des 3.8.1919 et 27.05.1947, j’ai l’honneur de vous prier de bien vouloir me faire parvenir une attestation certifiant que j’ai combattu effectivement contre l’ennemi pendant la campagne des 18 jours de Mai 1940.
    Ci-dessous, les renseignements relatifs à mon service :
    LAMOTTE, Walter, J.R.G.
    Matricule 12/.83302
    Milicien classe 1934.
    Soldat T.S.
    Garnison : TOURNAI.
    Versé au 5e Régiment de chasseurs à pied.
    Etat Major IV Bataillon – relevant administrativement de la 13e Compagnie.
    Commandant de la 13e Compagnie : Commandant PLUSQUIN.
    Lieutenant IV Bon. BURQ, J.
    S/Lieutenant MAREZ.
    A vous lire par prochain courrier, agréez, Messieurs, l’assurance de ma parfaite considération.
    W. LAMOTTE
    291, rue de Mons
    Ghlin.
  • Début de ses démarches de reconnaissance comme « Combattant 40-45 ».
  • A introduit une demande de reconnaissance comme combattant 40-45 auprès du Service Administratif de l’O.N.A.C., situé 209, avenue de Tervueren, à Bruxelles.
  • O.N.A.C. = Œuvres Nationales des Anciens Combattants.

27 Juin 1951.

  • « Je soussigné, MARET Isidore, Capitaine de réserve, domicilié à Gilly, officier adjoint au IV Bon du 5eChasseurs à Pied pendant la campagne de mai 1940, certifie que le soldat LAMOTTE Walter, matricule 12783302 actuellement domicilié à Ghlin, 291, rue de Mons, attaché en qualité de T.S. au P.C. Bon durant la mobilisation, a servi sous mes ordres pendant la campagne des 18 jours.
    Sa conduite a toujours été irréprochable.
    Je certifie sur l’honneur que la présente déclaration est sincère et complète. 
    Fait le 27 juin 1951 à l’Administration Communale de Gilly (Hainaut). »

Constatations personnelles :

  • P.C. = Poste de Commandement.
  • T.S. = Télégraphiste – Signaleur.
  • E.M.= Etat Major

Le 2 juillet 1951.

  • Walter a rempli une demande de renseignements à la demande du Ministère de la Défense Nationale.
  • Cette demande était à compléter et à signer par les bénéficiaires de l’O.N.A.C. qui ne pouvaient pas fournir une copie légalisée de la carte de Prisonnier de Guerre ou du brevet de la Médaille Commémorative 40-45 et qui revendiquaient la qualité de Combattant 40-45 ou de Volontaire de Guerre.
  • Lieu et date de naissance : 24 janvier 1914 à Resteigne.
  • Adresse : Ghlin, rue de Mons, 291.
  • Date de mobilisation : 1er septembre 1939.
  • Numéro de matricule : 127.83302
  • Unité (ou unités) dans laquelle (lesquelles) il se trouvait entre le 10 mai 1940 et le 8 mai 1945 : 5ème Régiment Chasseurs à pied – E.M. 4ème Bataillon.
  • Nom de l’officier sous les ordres duquel il a servi, soit comme Combattant 40, soit comme Volontaire de Guerre, et dont l’attestation portant signature légalisée précédée « J’affirme sur l’honneur que la présente déclaration est sincère et complète », se trouve ci-jointe : 
    – Commandant PLUSQUIN – 13ème Compagnie
    – Lieutenant BURCQ et MARET – E.M. 4e Bon
  • « Je n’ai jamais travaillé, ni à l’étranger, ni en Belgique, pour le compte de l’occupant », déclare-t-il.
  • Date de la démobilisation : rentre au foyer le 29/05/1940.
  • A été reconnu comme « combattant 1940-1945 » par le Ministère de la Défense Nationale, et plus précisément par l’Adjudant Général « Vigneron », Capitaine-Commandant, chef de Section.

Constatations personnelles :

  • Les soldats rentrent de la guerre, mais la Belgique a perdu. Donc : 
    – Dévalorisation +++
    – On ne rentre pas en héros.
    – On rentre sans honneur.
  • Il faut le dire : les Allemands étaient suréquipés et préparés à fond les manettes pour la guerre. Nous n’avions aucune chance !
    Mais, malgré le fait de savoir cela, va rester inscrit dans la mémoire cellulaire, le déshonneur et la dévalorisation. 
  • Acte de réparation pour mon grand-père Walter Lamotte : « Walter, Bravo pour tes états de service irréprochables. J’ai compris que tu avais eu très peur de partir combattre à la guerre. Ton cœur était en émoi. La guerre est quelque chose de terrible que personne ne devrait vivre. Ces bombardements, ce stress, maintenant, je comprends cet état d’hypervigilance qui est le mien. Comment dormir dans des conditions pareilles ? La peur de mourir devait être omniprésente. Mon Dieu, quel cauchemar d’entendre avec effroi les Allemands tirer et prendre les vies de nos camarades d’armes, ne pas savoir si la femme que tu aimes va bien, n’avoir aucune liaison téléphonique, comme nous les avons actuellement, pour prendre des nouvelles des siens, de la famille et des amis. Je suis heureuse que tu aies survécu sinon, nous ne serions pas là. Être télégraphiste-signaleur, c’était être au cœur de la communication. Tu as dû en entendre des choses ! Cela devait être très fatigant d’écouter ces communications au milieu des bombardements. Je comprends mieux d’où viennent mes migraines et de pourquoi je ne supporte pas les endroits bruyants. Vous, les soldats qui se sont battus pour garantir la liberté de notre pays, vous vous trouviez dans des endroits surpeuplés. Là aussi je comprends pourquoi je n’aime pas la foule. La guerre a brisé bien des familles et je crois que ta leucémie en a été une des conséquences malheureuses, laissant ta femme et tes enfants sans « pilier ». Car oui, je crois sincèrement que tu étais le pilier de cette famille, garant de leur sécurité. Tu n’aurais jamais toléré les inégalités et les injustices qui y ont été faites. Alors toi Papy qui est au ciel, continue de nous protéger tous, nous, ta descendance. Sache que pour ma part, je continuerai de me battre avec courage et bravoure. J’ai contacté ce qu’il reste de notre famille, pour leur transmettre la découverte de ton dossier militaire, réhabilitant dans nos cœurs, ton nom et donc le mien, le nôtre. Moi, ta petite-fille, te fait savoir aujourd’hui, oh combien je suis fière de porter ton nom. La devise des Lamotte étant « Motte un jour, Mont demain ». Je ne peux que relever la tête et regarder l’avenir avec assurance. Tout déshonneur lié à la défaite face aux Allemands que tu as pu ressentir, est à tout jamais lavé. L’échec fait partie de la vie, il n’est qu’une étape quand on sait qu’au prochain essai, nous ne pourrons que nous améliorer par rapport au précédent. Je t’aime de tout mon cœur. Marie. »
    But : redorer le blason familial.

5 mars 1957 :

  • Décès suite à une leucémie lente.
  • Il avait 42 ans. 
  • Profession : Dessinateur Technique.
  • Il laisse derrière lui :
    – Marie-Louise, son épouse, 41 ans.
    – Pol, son fils, 15 ans.
    – Michel, son fils, 12 ans.
    – Nicole, sa fille, 3ans et demi.
    – Franz, son fils, 16 mois.

Constatations personnelles et documentations étayant ces déductions.

Grâce à la symbolique des maladies, on peut tracer le programme mis en place chez cette personne.

Le but n’étant pas de juger, mais de résoudre pour la descendance, la problématique.

Je vous laisse le loisir d’aller lire, si cela vous intéresse évidemment.

  • https://fr.wikipedia.org/wiki/Campagne_des_18_jours
  • https://www.chasseurs-a-pied-belges.be/historique.htm
  • http://www.warveterans.be/generalites/historique-de-l-iv-inig/id-menu-29
  • https://www.dekamer.be/digidoc/OCR/K3141/K31411888/K31411888.PDF
    Consultez la page 12 pour avoir un aperçu de la loi du 10 mars 1923, concernant le service militaire.
  • http://www.histoire-passy-montblanc.fr/histoire-de-passy/de-la-prehistoire-au-xxie-s/la-guerre-de-1914-1918/mitrailleuses-de-14-18-et-mitrailleurs-passerands/des-telephonistes-et-telegraphistes-passerands-en-14-18/
    Mon grand-père était Télégraphiste-Signaleur pendant la guerre. 
  • https://www.freebelgians.be/articles/articles-1-125+brigadier-t-s-au-fort-d-evegnee-en-mai-1940.php
    Pour vous donner une idée de la campagne des 18 jours vécue par un soldat TS.
    En lisant cet article, je me suis rendue compte que Walter avait eu beaucoup de chance de ne pas être fait prisonnier. Il a pu rentrer chez lui le 29 mai 1940. Quelle chance ! Il aurait pu mourir… et nous ne serions pas là !
  • Walter travaillait pour le « Ministère des Travaux Publics ».
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_ministres_belges_des_Travaux_publics
  • http://metiers.siep.be/metier/dessinateur-industriel-dessinatrice-industrielle/
    – Travaille dans un bureau d’études.
    – Travail demandant précision et clarté.
    – Nécessité de posséder de bonnes connaissances mathématiques.
    – Esprit logique
    – A l’époque, on travaille avec du crayon et du papier. L’informatique apparaîtra dans les années 60. Or mon grand-père est mort en 1957.
    – Doit avoir connaissance des processus de fabrications liés à son entreprise et à son domaine.
    But : Proposer des solutions adéquates au client, en accord avec le cahier des charges.
    – Pouvoir passer de la vision 3D à la vision 2D.
    But : dessiner en 2D ce que l’on voit en 3D.
    – Et inversement, pourvoir réaliser et construire en 3D, ce qui est dessiné en 2D sur un plan.
    – Travaille en autonomie.
    – Sait prendre des responsabilités.
    – Capable de s’intégrer et de travailler en une équipe.
    – Vu le degré de précision requis, il doit être rigoureux, méthodique et ordonné.
    – Capacité d’adaptation.
    – Bonne gestion du stress car doit pouvoir respecter les délais.
    – Bon sens communicationnel car il échange des informations avec :
         – les ingénieurs gestionnaires de projet.
         – ses collègues.
         – le département production.
    – Son cadre professionnel est :
         – C’est un employé de bureau.
         – les bureaux d’études
         – sur des tables de traçages.
         – les Travaux Publics.
         – Tout ce qui est industrie technologique : 
              – aéronautique, 
              – armement, 
              – automobile, 
              – machine-outils, 
              – ferroviaire.
    Constatations personnelles :
    Ouahh ! C’était super balaise comme métier ! Je suis très impressionnée. 
    Dans notre descendance, nous retrouvons des personnes avec toutes ses qualités. Comme quoi, les chiens ne font pas des chats ! 
    Nous sommes aussi des intellos, privilégiant le travail sur ordinateur. On aime les travaux de réflexions. Notre précision et notre rigueur sont explicites. Et nous sommes capables d’expliquer nos idées à d’autres. 
    On voit bien que Papy Walter n’était pas fait pour le travail manuel, un travail où on se salit les mains, sans préjugés péjoratifs pour la fonction. Sur les quelques photos où il apparaît, on y voit un homme bien habillé, soigné. Pas de casquettes et de bottes comme dans le monde agricole. 
    Or, les Lamotte étaient des cultivateurs à la base.

Voilà, je vais en rester là pour cet article qui fait déjà 13 pages en Word sur mon ordi !

Belle journée à tous !

Commentaires fermés sur Walter LAMOTTE : Tout ce que vous pouvez apprendre sur votre ancêtre grâce à un dossier militaire.